
PARIS EN 5 JOURS
France 1925 N&B 1h32
Réalisateur : Nicolas Rimsky et Pière Colombier avec Nicolas Rimsky, Dolly Davis, Madeleine Guitty, Pierre Labry, Elena Valevska
La lecture des Trois Mousquetaires fait rêver un petit comptable américain. Un placement boursier heureux lui permet de s’inscrire, avec sa fiancée, à un voyage organisé, destination la France. En voiture, Simone ! C’est le début d’aventures rocambolesques pour ces touristes ahuris qui découvrent à toute allure la capitale et ses curiosités. Avec en prime toute une séquence à l’Exposition des Arts Déco.
Pour saluer la mémoire de ces Russes réfugiés en France, nous avions prévu de montrer L’Angoissante Aventure, leur tout premier film réalisé à peine arrivés en 1920. Après d’angoissantes discussions, il appert que la Cinémathèque ne disposait pas d’une bonne copie restaurée. A la place, nous passons cette comédie endiablée. « Albatros », le studio des Russes émigrés, cultivait tous les genres, du triste au gai. Si Ivan Mosjoukine incarnait le héros romantique, Nicolas Rimsky en était l’atout comique. Son jeu burlesque fit longtemps les délices des spectateurs. Une séquence de Bande à part de Godard semble une citation de Paris en cinq jours. Le parlant fut fatal à Rimsky et le réduisit aux silhouettes. Il joue un chauffeur de taxi (russe, of course) dans Gribouille (1937) de Marc Allégret avec Raimu et Michèle Morgan.
Un des intérêts majeurs du film est la présence du grand décorateur Lazare Meerson (un autre refugié) qui fait ici ses gammes. Grâce à « Albatros », Meerson rencontre René Clair qui l’engagea pour nombre de ses films dont Sous les toits de Paris – rien de tel qu’un étranger pour exprimer et exalter le charme français - et Jacques Feyder pour lequel il signa plus tard les décors de La Kermesse héroïque.
Le film sera accompagné au piano par Pïerre-Michel Sivadier.
Réalisé en 1925 dans une version pour le marché français et dans une version internationale, comme de nombreuses productions de l'époque, le film a été remonté en 1930 pour une version sonore avec synchronisation des disques. Le négatif de la version française (négatif A) a dû ainsi être remonté selon cette nouvelle dimension sonore. Mais les disques demeurent introuvables. En 2012, la Cinémathèque française restaure la version muette essentiellement à partir de deux éléments de ses collections : une copie nitrate et le négatif B (version internationale). Les procédés de teintage et de virage (seuls ou combinés) relevées en début de chaque plan sur les manchettes ont bien été conservés sur la copie nitrate. Ils ont été reproduits sur le nouveau tirage selon le procédé Desmetcolor. La copie nitrate a également pu fournir la majorité des intertitres.