
Cinéma
LE REPENTIR - Покаяние
Le premier film d'un grand réalisateur géorgien qui se lève contre la dictature soviétique
Géorgie/URSS 1984 Couleur 2h33
Réalisateur : Tenguiz Abouladzé avec Avtandil Makharadzé, Ia Ninidzé, Zeinab Bostvadzé
Dans un petit village géorgien, on enterre le maire. Mais sa tombe est ensuite régulièrement ouverte et le cadavre exhumé. La profanatrice est alors traînée en justice. Elle raconte le règne tyrannique du maire et sa sombre chronique ressuscite aussi la vie d’un peintre et de sa famille, victimes de l’arbitraire et de l’injustice. Le récit poétique et cauchemardesque sur la vie et les funérailles impossibles d’un potentat est la métaphore d’un passé qui ne passe pas. Tout en symboles, le film à la beauté convulsive, qui réunit en un seul personnage le tandem honni Staline-Béria, témoigne de ces difficultés : conçu sous Brejnev, réalisé discrètement au sein de la TV géorgienne du temps d’Andropov et Tchernenko, et enfin autorisé par Gorbatchev.
Après L’Incantation (1967) et L’Arbre du désir (1977), le réalisateur Tenguiz Abouladzé clôt, avec Le Repentir, une trilogie qui interroge l’histoire de la Géorgie et, in fine, de la Russie soviétique.
Grand Prix Spécial du jury à Cannes en 1988.